🌸 SOPK : tout savoir sur le syndrome des ovaires polykystiques

Tu as peut-être entendu ce mot compliqué : SOPK (syndrome des ovaires polykystiques).

Tu crois que ça ne te concerne pas ? Pourtant, 1 femme sur 7 dans le monde vit avec un SOPK. C’est l’une des maladies gynéco-endocriniennes les plus fréquentes… et pourtant mal connue. Elle est en rapport avec un déséquilibre hormonal.

Le SOPK peut toucher tes règles, ta fertilité, ta peau, ton poids, tes cheveux… mais aussi ton métabolisme et ta santé à long terme. Pas de panique : je t’explique tout, simplement 🧐 les symptômes et pathologies.

Echographie 3 D ovaires multi folliculaires SOPK
Image de reconstruction en 3D des follicules dans un ovaire multifolliculaire. Chaque tâche de couleur représente un petit follicule de moins de 6 mm (follicule antral). Dans cet ovaire, il y a une soixantaine de follicules. On peut parfois en trouver jusqu’au double mais le plus souvent on est autour d’une trentaine par ovaire. Attention on peut avoir beaucoup de follicules dans les ovaires sans pour autant que cela soit un SOPK!

🤔 SOPK : c’est quoi exactement ?

Le SOPK, décrit pour la première fois en 1935, est un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de signes.

Il n’existe pas un SOPK, mais plusieurs visages du SOPK.

👉 Les 3 critères possibles :

  1. Troubles des règles (cycles longs, irréguliers, parfois absence d’ovulation).
  2. Excès d’androgènes (acné sévère, pilosité excessive, perte de cheveux ciblée).
  3. Excès de follicules à l’échographie (beaucoup de follicules anthraux -moins de 6mm- dans les ovaires).

Pour poser le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques, il faut au moins 2 de ces 3 critères.

Il n'y a pas 1 SOPK mais différents SOPK avec symptômes différents

💡 Autrement dit : deux femmes avec SOPK peuvent avoir des symptômes totalement différents. Et donc nécessiter une prise en charge différente !


🌍 SOPK : une maladie très fréquente

  • 15 % des femmes dans le monde concernées.
  • 80 % des troubles de l’ovulation sont liés au SOPK.
  • C’est la première cause d’infertilité féminine.
  • Mais ⚠️ on peut avoir un SOPK et être fertile !

👩‍⚕️ Les symptômes du SOPK

📉 Des règles irrégulières

  • Cycles > 35–45 jours (cycles irréguliers).
  • Moins de 8 cycles par an (spanioménorrhée).
  • Parfois pas de règles du tout (aménorrhée).
  • Rarement cycles très courts (< 21 jours).

👉 Chez les ados, attendre au minimum 1 an voir plus après les premières règles avant de parler de SOPK. (2)
Le challenge ? Evoquer la possibilité du diagnostic en expliquant et rassurant pour que les adolescentes puissent reconsulter le bon spécialiste à l’occasion d’un arrêt de pilule par exemple.

témoignage femme SOPK avec douleurs au ventre

Les femmes avec un SOPK rapportent régulièrement des règles douloureuses et/ou des douleurs pelviennes même si ce n’est pas décrit dans les livres de médecine.

🌿 Un excès d’androgènes, on parle d’hyperandrogénie.

  • Pilosité forte (menton, poitrine, ventre).
  • Acné sévère.
  • Perte de cheveux localisée (alopécie).
  • Dosage hormonal : testostérone souvent élevée.

On retrouve également souvent un taux de LH élevé (comparé à la FSH) mais cela n’est pas pris en considération pour le diagnostic. Ce taux élevé de LH fait partie des facteurs qui peuvent faire augmenter le taux de testostérone.

🫧 Trop de follicules

À l’échographie : plus de 20 follicules par ovaire, ou un volume ovarien > 10 ml.
L’appellation « Ovaires Polykystiques laisse croire à tord qu’il s’agit de kystes alors que ce sont des follicules immatures, il n’y a pas de kyste dans les ovaires polykystiques !

⚠️ Attention toutefois car le nombre de follicules présents dans l’ovaire dépend très fortement de l’âge.

Il est très fréquent chez les jeunes femmes d’avoir plus de 20 follicules dans un ovaire sans pour autant que cela soit un syndrome des ovaires polykystiques ! C’est juste une très bonne réserve ovarienne chez une femme jeune 😉

Ovaires avec excès de follicules
Echographie en 3D chez une femme présentant un SOPK : en A,B,C l’ovaire dans ses 3 plans de coupe. Les follicules (petites tâches noires) sont mis en évidence par un contour bleu. En 3D, la reconstruction uniquement des follicules que l’on peut compter, ici 74 !

Un dosage sanguin AMH (Hormone Anti Müllérienne) peut aussi indiquer un grand nombre de follicules.


❌ SOPK : à ne pas confondre avec…

Certaines maladies endocriniennes peuvent donner des symptômes proches et « mimer » le syndrome des ovaires polykystiques :

  • Troubles de la thyroïde.
  • Excès de prolactine.
  • Anomalies beaucoup plus rares : d’origine génétique (par exemple un blocage enzymatique au niveau des surrénales qui va entrainer une production excessive de testostérone) ou tumorale.

👉 D’où l’importance d’un bilan hormonal complet avec un professionnel qui connait bien la maladie et ce qu’on appelle les « diagnostics différentiels » avant de poser le diagnostic.


Comment faire le diagnostic du SOPK?

Tu l’auras compris pour faire le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques il faut rechercher les 3 critères su diagnostic il faudra donc :

  • un bon interrogatoire et examen clinique
  • une prise de sang pour faire un bilan hormonal complet qui recherchera à la fois les éléments du diagnostic du SOPK mais également des autres diagnostics à éliminer et qui fera aussi le point sur les complication métaboliques qui peuvent être associées au SOPK (recherche de diabète, cholestérol…)
  • une échographie pelvienne pour compter les petits follicules et aussi vérifier l’absence de malformation utérine qui peut être associée au SOPK et favoriser une infertilité. Cette échographie est le plus souvent faite par voie vaginale mais elle peut aussi être réalisée par voir abdominale si tu es vierge.

🤔 Dis moi en commentaire si tu veux en savoir plus sur les examens à faire.

🧬 D’où vient le SOPK ?

La cause exacte reste mystérieuse, mais on sait que plusieurs facteurs s’entremêlent étroitement :

  • Génétique.
  • Déséquilibre hormonal (excès de LH, excès d’androgènes).
  • Facteurs environnementaux (poids, sédentarité, alimentations, perturbateurs endocriniens, toxiques)
  • Insuline élevée avec « résistance à l’insuline » (souvent liée à un excès de poids mais pas toujours).

⏳ SOPK : à quel âge se manifeste-t-il ?

Le SOPK évolue tout au long de la vie. Les motifs de consultation évoluent avec l’âge :

  • Enfance : Puberté précoce, prise de poids.
  • Adolescence : cycles irréguliers, acné, pilosité, prise de poids.
  • 25–30 ans : infertilité, complications de la grossesse, obésité.
  • 45 ans et + : troubles métaboliques (diabète, cholestérol).
  • Après la ménopause : risques cardiovasculaires accrus (Hypertension artérielle), cancer de l’endomètre.
SOPK à tous les âges d cela vie
Principales manifestations cliniques et métaboliques du syndrome des ovaires polykystiques selon le stade de vie des femmes. (1)
Les manifestations cliniques du SOPK apparaissent à l’adolescence, mais la maladie semble trouver son origine dans l’environnement intra-utérin à travers un programmage développemental.
Les manifestations menstruelles, hyperandrogéniques et reproductives évoluent vers des altérations métaboliques avec l’avancée en âge, affectant ainsi ce syndrome de la naissance jusqu’à la fin de la vie.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28951977

👉 “SOPK un jour, SOPK toujours ?” Oui, mais les symptômes évoluent avec l’âge.


💔 Les conséquences possibles du SOPK

  • Difficulté à concevoir, infertilité (jusqu’à 75 %).
  • Obésité ou surpoids (40 à 60%)
  • Risque de prédiabète et de diabète (50 %).
  • Hypertension artérielle, trop de cholestérol, maladies cardiovasculaires.
  • Apnée du sommeil.
  • Troubles de l’humeur, problème d’estime/d’image de soi et dépression.
  • Risque augmenté de cancer de l’endomètre.
  • Mais aussi fatigue, douleurs pelviennes, migraines, baisse de libido.

C’est un peu plus technique mais parlons-en : le syndrome des ovaires polykystiques est très souvent associé à une insulino-résistance et au syndrome métabolique. Ce qui en fait une maladie générale et pas seulement gynécologique.
Dis moi en commentaire si ça t’apporte de la valeur d’en savoir plus sur ces 2 aspects qui sont intimement liés au SOPK.

Le SOPK touche donc bien plus que la fertilité : c’est une question de santé globale.


🌱 Prévenir et prendre en charge le SOPK

🥦 Hygiène de vie physique et mentale

  • Maintenir un poids stable.
  • Activité physique régulière (même 15 min de marche après un repas aide).
  • Alimentation équilibrée, pauvre en sucres rapides.
  • Éviter les perturbateurs endocriniens.
  • Prendre soin de son mental.

🍽️ Conseils nutritionnels concrets

  • Commencer ses repas par les légumes (fibres +++).
  • Ajouter protéines + lipides avant les féculents.
  • Privilégier glucides complexes (à index glycémique IG bas).
  • Meilleur dessert : un fruit 🍎.
  • Réduire les graisses saturées, augmenter les insaturées.
  • Éviter les plats ultra-transformés.
  • Se faire accompagner par un spécialiste si besoin.

🏃 Activité physique

  • Prévenir la prise de poids : 1h30 à 3h/semaine d’activité modérée.
  • Pour perdre du poids : 2h30 minimum d’activité modérée, ou 1h30 intense/ semaine.
  • Réduire la sédentarité (moins d’écrans, plus de mouvement).
  • Toute activité physique est bonne, commence progressivement selon tes capacités et fais-toi plaisir !

🧑‍⚕️ Une prise en charge globale

Le SOPK ne se gère pas seule :

  • Gynécologue, endocrinologue, nutritionniste, psychologue.
  • Associations de patientes, groupes de parole.
  • Applications de suivi et d’éducation thérapeutique.

Je t’invite par exemple à suivre l’association SOPK Europe qui propose plein de contenus très intéressants et validés par des professionnels. Ça permet aussi de te sentir moins seule et de trouver des ressources pour mieux vivre la maladie.

💬 Témoignages de patientes

Léa, 17 ans :

“Je pensais juste avoir des règles bizarres et de l’acné. Quand on m’a expliqué que c’était un SOPK, j’ai compris que je n’étais pas seule.”

Témoignage femme SOPK

Sarah, 32 ans :

“Je voulais un bébé, mais mes cycles étaient imprévisibles. Le diagnostic de SOPK m’a fait peur, puis j’ai appris qu’avec une prise en charge adaptée, tout était possible.”


📊 SOPK : les chiffres à retenir

  • 15 % des femmes dans le monde concernées.
  • 80 % des troubles de l’ovulation liés au SOPK.
  • 75 % des femmes avec SOPK rencontrent des difficultés pour concevoir.
  • 50 % présentent un risque de diabète ou prédiabète.

❤️ mais rassure-toi, bien accompagnée, il est possible de fonder la famille que tu veux et limiter les risques liés à la maladie.



✅ En résumé

  • Le SOPK est fréquent et multiforme : pas une maladie unique, mais plusieurs visages.
  • C’est une maladie chronique, il touche les règles, la fertilité, la peau, les cheveux… mais aussi le métabolisme et la santé cardiovasculaire.
  • Le diagnostic repose sur au moins 2 critères sur 3 (règles, androgènes, follicules).
  • La prise en charge est globale : hygiène de vie, suivi médical, soutien psychologique.
  • Connaître le SOPK, c’est déjà mieux le vivre.

🎯 Message clé : Le SOPK n’est pas une fatalité. Avec un bon suivi, tu peux retrouver équilibre, confiance et liberté.

🔎 Références

(1) Journal of Assisted Reproduction and Genetics  https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28951977

(2) Guideline ESHRE (Société Européenne de Reproduction) sur le diagnostic et la prise en charge du SOPK
https://www.eshre.eu/Guidelines-and-Legal/Guidelines/Polycystic-Ovary-Syndrome

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